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Les 13 desserts de Noël

Seize, quinze ou... treize desserts ? La tradition remonte seulement aux années 1920...

• 04 décembre 2003 - Par Alan Salvat

Les 13 desserts de Noël
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J'ai cherché dans l'oeuvre de Mistral et je n'ai pas trouvé de nombre recommandé. Un journaliste marseillais, Desanat en 1840 dans " lou Boui-abaisso " en parle sans précision. Plus proche de nous, Marie Mauron et Marie Gasquet en parlent, elles... Le majoural du félibrige Bonnet, de Saint Rémy pense que l'idée vient de l'association traditionnelle " lou cremascle " de Marseille. Mais il semble bien que le docteur Fallen, un Aubanenc, en 1925, en a fait la liste de 13 le premier ! Mais c'est bien certain qu'en Provence il était de tradition d'offrir beaucoup de bonnes choses et de montrer à tous ceux qui travaillaient au Mas, aux voisins et amis, que l'on ne manquait de rien chez la maîtresse de maison.
Treize ou plus, l'important est de garder la tradition bien vivante ; comme pour Noël tout est plein de symboles, les treize desserts représentent les 12 apôtres et Jésus.
Dans le pays grassenc, la table est recouverte de 3 nappes blanches ( la sainte Trinité) ornée de trois bougies et égayée de 3 soucoupes de blé et de lentilles germées depuis le 4 décembre, symbole de renouveau.
On trouve en premier les fruits, pommes, poires, raisins conservés soigneusement depuis la fin de l'été, des mandarines et des oranges. Puis on trouve les fruits secs à la similitude de couleur avec la toile de bure des 4 ordres des frères mendiants : " lei pachichoi "... Les noix et noisettes font penser aux Augustins, les amendes aux Carmes et les raisins secs aux Dominicains, puis les figues aux Franciscains. Il y a aussi le nougat, noir et blanc, les tartes (aux noix, à la courge, aux coings) les pâtes de fruit (ici, la pâte de coings) les gances et à Grasse, la fougassette. A Marseille, c' est la pompe à l'huile qui se fait ( dicton " femme qui aime la pompe, au bout de l'an a mangé son bien " il ne faut pas se ruiner par gourmandise... ). Puis on trouve les dattes qui sont connues en Provence depuis 1217 par la foire de Baucaire. La lettre " o " qui est gravée sur le noyau représente le le " oh! " de ravissement de l'enfant Jésus quand il découvrit ce fruit pendant la fuite en Egypte.
Comme vous le voyez, il y a plus de treize desserts, à vous de choisir. Le souper fini quand les familles se rendaient en chantant des cantiques de Noël, à la messe de minuit, il fallait laisser la table mise pour que les anges et les âmes des ancêtres viennent manger.


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