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A la Une | L'HUMEUR DE PAT... | AQUILA FASCIATA

AQUILA FASCIATA

En ce jour de Pâques 2012, j'ai fui la ville étouffante dans sa gangue de rumeurs festives. J'avais besoin de communier avec l'apaisement apporté par le charme sauvage et ivoirin du causse. J'ai rapidement quitté la piste du haut Montet pour rejoindre mon havre de bonheur ...

• 26 juin 2012 - Par Patricia Funghini

L'AIGLE DE BONELLI
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En ce jour de Pâques 2012, j'ai fui la ville étouffante dans sa gangue de rumeurs festives. J'avais besoin de communier avec l'apaisement apporté par le charme sauvage et ivoirin du causse. J'ai rapidement quitté la piste du haut Montet pour rejoindre mon havre de bonheur : une borie et son jas témoins muets du labeur ancestral des hommes. Mes yeux se sont promenés sur ce paysage ; grimpant sur les escarpements rocheux, descendant dans le creux des dolines, montant jusqu'au ciel exempt de nuages. Et je l'ai vu, tel un phénix ressuscité du monde de l'oubli, planer au dessus de la maigre garrigue inondée de soleil. La tâche blanche ornant son dos contrastait avec son plumage sombre, son corps d'albâtre déchirait le ciel dans l'élégance du vol. L'aigle de Bonelli était de retour dans son royaume minéral à la splendeur rehaussée d'aridité calcaire. Ce rapace magnifique était ici depuis 200 000 ans jusqu'à ce que l'abandon des terres agricoles, l'urbanisation, l'électrocution, les tirs et les empoisonnements l'aient quasiment détruit. Et, en cette journée de fête, il m'a fait l'honneur de sa présence. Tout d'abord, mon regard a été ébloui par la majesté d’un surplace exécuté en jouant avec le vent. Puis j'ai été captivée par sa virtuosité lors d'une algarade avec un grand corbeau. Un seul piqué, serres sorties, a poussé l'intrus à rejoindre son territoire en émettant des cris d'alarme. J'ai eu une pensée émue pour Éléonore, disparue en novembre 2011, doyenne de cette espèce appelée « relique ». Jusqu'en 2008 cette femelle a élevé avec affection ses poussins : -Lorsqu'elle leur présentait des becquées faisant jaillir leur duvet entre les plumes rousses des jabots pleins. -Quand elle surveillait les jeunes installés sur le bord de la coupe de nid pour leur premier envol. -lorsqu’elle tirait avec tristesse les plumes des ailes de ses aiglons morts de trichomonose. Ensuite elle et Julot II ont été parents adoptifs jusqu’en 2011. Depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux sur l'ensemble du territoire, il bénéficie d'une protection totale. Il est inscrit à l'annexe I de la directive de l'union européenne offrant ainsi sa beauté à ceux qui prennent le temps de la contempler.
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• 26 juin 2012 - Par Pat

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