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A la Une | Almanach des TRADITIONS | Janvier

Janvier

Vous la souvèti bèn bouono!... "je vous la souhaite bien bonne!..." Premier mois de l'année mais dans la chronologie des traditions provençales il suit décembre qui est le mois de la tradition de Calendo, la plus importante pour les provençaux (Noël)

• 01 décembre 2012 - Par Alan Salvat

Les prénoms provençaux du mois
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3 Geneviève - Genevivo
7 Raymond - Ramoun
8 Lucien - Lucian
9 Alix - Alis
10 Guillaume - Guihaume
15 Rémi - Roumié
17 Roseline - Rousselino
27 Angèle - Angèlo
30 Martine - Martino

Le dicton
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"Bouono annado, bèn granado e bèn accoumpagnado... de pas, santé e bounur !"
"Bonne année, bien grainée* et bien accompagnée de paix, santé et bonheur ! "




*grainée :  dans le sens de fourni en bien de consommation afin de ne manquer de rien.

La tradition
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Le nom de Janvier vient de Janus, dieu romain à deux visages ; Janvier regarde à la fois sur décembre et le passé, et sur février et l'avenir....
En ce premier mois de l'année et plus particulièrement le 1er du mois on circulait beaucoup sur les chemins et routes de Provence, pour aller rendre visite aux proches, aux amis et personnalités et leur apporter ces vœux. Déjà du temps de Pline on effectuait ce rite et l'année débutait avec de petits présents "strenae". Les étrennes d'aujourd'hui en sont les lointaines descendantes. Autrefois les maîtresses de maison en Provence mettaient tous leurs soins dans la confection de ces "estreno" qui étaient essentiellement des pâtisseries faites avec amour. Dans notre région grassoise cette pâtisserie était la fougassette parfumée à la fleur d'oranger, certains pâtissiers en font encore, mais les vieux grassois vous affirmeront que les meilleures proviennent de la Maison Venturini, rue Jean Ossola. Puis peu à peu les étrennes furent réservées aux enfants, sous la forme de quelques pièces de monnaie, de confiseries ou de jouets. La visite à son parrain pour le garçon, ou à sa marraine pour la fille, était la première à faire.
Il y a très longtemps, les festivités du jour de l'an se préparaient longtemps à l'avance et duraient plusieurs jours. Les festivités n'étaient pas toujours bien innocentes.
Ce jour était aussi celui où l'on cherchait à lire les présages et à connaître l'avenir.
On disait aussi que le temps du 1er janvier présageait du temps du mois entier et que les 12 premiers jours de l'année annonçaient le temps des 12 mois. (on disait aussi la même chose pour les 12 jours précédant Noël).
Les rois mages sont mis dans la crèche provençale le jour de l'épiphanie seulement (1er dimanche de janvier). Leur présence est parfois tolérée avant, à condition de les mettre dans le lointain et de les avancer un peu plus chaque jour. Les rois sont chacun le symbole d'une race : Le roi Melchior représente la race blanche, il offre la myrrhe. Le roi Gaspard représente les races jaunes, il est porteur de l'encens. Le roi Balthasar représente la race noire, il offre l’or. La crèche est défaite pour la chandeleur le 2 février. L' Épiphanie était fêtée autrefois le jour de la Nativité le 25 décembre sous le nom de Théophanie. Ce fut Jules 1er pape en 337 qui sépara les deux fêtes. L' Épiphanie étant fixée au 6 janvier... L' Église a depuis fixé cette fête un dimanche, le premier dimanche de janvier.

Les Rois Mages
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Les rois mages sont mis dans la crèche provençale le jour de l'épiphanie seulement (1er dimanche de janvier ). Leur présence est parfois tolérée avant, à condition de les mettre dans le lointain et de les avancer un peu plus chaque jour.

Les rois sont chacun le symbole d'une race : Le roi Melchior représente la race blanche, il offre la myrrhe. Le roi Gaspard représente la race noire, il est porteur de l'encens, enfin le roi Balthazar représente les races sémites, il offre l'or.

La crèche est défaite pour la chandeleur. L'Epiphanie était fêtée autrefois le jour de la Nativité le 25 décembre sous le nom de Théophanie. Ce fut Jules 1er pape en 337 qui sépara les deux fêtes. L'Epiphanie étant fixée au 6 janvier... L'Eglise a depuis fixé cette fête un dimanche, le premier dimanche de janvier.

Le gâteau des rois
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La gâteau des rois : en Provence il s'agit traditionnellement d'une couronne briochée parfumée à l'eau de fleur d'oranger recouverte de fruits confits (cerises, angélique etc..) et de sucre, véritable représentation de la couronne royale et de ses joyaux (rubis et émeraudes). Une véritable fève était cachée dans le gâteau. On criait "vive le roi" à celui qui avait la fève, et il devait à son tour payer un gâteau.
Certains, un peu "grinchou" préféraient avaler la fève et rester discret...
C'est ainsi que l'on a remplacé la fève par un sujet en porcelaine. On trouve encore de ces sujets naïfs sur les étals de certains brocanteurs, et à prix d'or .
La galette une fois partagée, et le premier morceau mis de côté pour le "pauvre de passage", le plus jeune de la maisonnée se retournait. On prenait une part et on demandait "Pour qui ?". L'enfant répondait et toutes les parts étaient ainsi distribuées au hasard. il ne restait plus au roi qu'à se manifester, on le couronnait d'une couronne en papier doré et il devait alors choisir sa reine. Les "parisiens" ont apportés la galette feuilletée à la frangipane, mais elle n'a rien à voir avec Notre tradition.

Farces et galéjades
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Le jour de l'Epiphanie on n'hésitait pas à faire des "blagues" aux enfants et aux gens crédules.
On faisait scruter le ciel aux enfants afin de voir les rois aller à Bethléem, on les incitait à se rendre à leur rencontre pour obtenir des présents de prix, et lorsqu'ils revenaient bredouille, on leur disait "pécaïre, ils sont passés ici pendant que vous les cherchiez la-bas, mais ils vous ont laissé quelque chose (galette des rois).
On disait aussi aux naïf que "...de se poster à minuit par une nuit bien froide et bien venteuse, sur le toit le plus haut du village, recouvert d'un drap mouillé, un roseau vert dans la main et un entonnoir ailleurs que dans la bouche ?!?... permettait de voir les rois et leur cortège...au 12e coup de minuit sonné au clocher du village, et qu'une bourse bien garnie leur tomberai droit dans la main".
Il y a eu des niais et des cupides ou les deux à la fois qui sont rentrés chez eux penauds et avec une bronchite.

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