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Almanach des TRADITIONS | Juin
Juin
C'est le mois de Saint jean qui est le Saint le plus populaire de la Provence... Il est le protecteur des récoltes. On le fête partout chez nous.
26 mars 2012 - Par Alan Salvat
Le dicton 
"Quouro ploù pèr la Sant-Medard, ploù quaranto jour plus tard ; Mai que Sant Barnabé noun ié coupo lou bè "...
"Quand il pleut pour la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard ; A moins que Saint-Barnabé ne lui coupe le bec."
Cycle de la Saint Jean 
Le saint le plus populaire de Provence est sans aucun doute Saint Jean, protecteur des fruits et des récoltes, son jour sur le calendrier marque le commencement des grandes chaleurs (24 juin) : "Sant Jan fa fio, Sant pèire l'abro..." Saint Jean allume le feu, Saint Pierre l'attise...(29 juin). Dès le 23 juin commençaient les préparatifs de la grande fête, réminiscence du culte païen. Avec l'Ere Chrétienne la venue de l'été est personnalisée par Saint Jean-Baptiste. Cette fête était l'occasion de feux de joie, et foires à la main-d’œuvre où l'on venait se louer pour les durs travaux d'été, ramassage des herbes médicinales (herbes aux vertues bienfaisantes, dites herbes de la Saint-Jean) Certaines grandes villes de Provence, organisaient une bravade, procession à la fois profane et religieuse où l'on promenait la statut du Saint dans les rues. Cette procession était très bruyante avec coups de tromblons ceux-ci rappelant les incessantes luttes armées contres les pirates et envahisseurs sarazins. Dès le coucher du soleil, un notable enflammait les fagots, les cloches de l'église se mettaient à sonner et tous les habitants faisaient plusieurs fois le tour du feu en ronde ou en farandole, tois fois étant le plus courant. Les jeunes gens qui sautaient le brasier prenaient souvents de gros risques, pour impressionner les filles...Puis à l'aube commençait la cueillette des herbes. Ces herbes médicinales servaient pour soigner les divers maux quotidiens ou petits malaises. Le mille-pertuis en fleur et mis dans l'huile d'olive devenait "oli rougé" un baume aux effets vulnéraire. Dans les villes, il fallait acheter ces simples que la vie citadine empêchait de cueillir soi-même, les foires aux herbes étaient alors nombreuses. Les gens utilisaient trés souvent ces herbes connues de tous bien mieux que de nos jours, mais les Provençaux, très catholiques et pratiquants, souvent même un peu superstitieux (gens simples ou des campagnes qui restaient en contact avec la nature) voyaient des guérisseurs et rebouteux ces gens là alors n'étaient pas des charlatans, mais des paysans possèdant un certain rôle social, ils étaient détenteurs d'un certain savoir mis à la disposition de la communauté (Ma grand-mère m'a lègué une partie de son savoir) ils priaient aussi les Saint-Guérisseurs. A l'origine le paganisme avait ses coutumes que l'Eglise et ses évangélistes ont ramené à des pratiques religieuses réglèes. Le culte païen fut christianisé et les vertus des eaux furent attribuées à des saints locaux souvent peu ou pas connus dont d'ailleurs on renforça le pouvoir, le rôle et le culte : A Chateauneuf près de Grasse, on vénérait un sant Eïgoux ou saint Aqueux qui faisait la pluie et le beau temps sur la région. Il en était de même pour la stérilité et plusieurs communes ont prié "avec succès" des saints Phoutin. En gage de reconnaissance cerains rejetons portaient le nom du Saint. En pays grassois il est encore courant de faire les feux de la Saint-Jean, d'y danser autour puis de sauter le brasier. Une ronde ou farandole est faite autour par l'assistance. Fête essentiellement de quartier elle est aussi l'occasion pour certaines associations de perpétuer une tradition antique. Sauter le feu pour deux amoureux était symbole d'engagement, il en était de même pour deux compères que ainsi rien ne séparerait plus.... La Saint-Eloi : le 25 juin certtaines communes fêtaient la Saint-Eloi. Charretiers et muletiers faisaientt parcourir les rues des villages par leurs attelages au galop, avec des cris qui effarouchaient femmes et enfants...on imagine le grand fracas de sabots. Imaginez le nombre d'attelages du passé où les autos n'existaient pas... ces défilés représentaient parfois plusieurs dizaines d'équipages. Les bêtes étaient ensuite bénies après une grand’ messe et l'on distribuait du pain béni qui était réputé pouvoir soigner les animaux malades dans l'année. La commune de Biot dans les Alpes-Maritimes pratique encore cette coutume perpétuée par Monsieur Cheval et le comité des Fêtes.
Interdictions et présages en pays grassois concernant la grossesse et la naissance. La future maman doit éviter de croiser les jambes durant la grossesse, au moment de la naissance le bébé risquerait d'être étranglé par le cordon ombilical. Autrefois, dans le pays de Grasse on appelait le médecin qu'en cas de gravité absolue. C'est ainsi que les sages-femmes accueillirent longtemps les nouveaux nés, aidées en cela par de vieilles femmes expertes en la matière. La personne qui coupait le filet à l'enfant (petite membrane sous la langue) recevait symboliquement une pièce de 25 centimes percée. (Mme M.T. Roustan que tous connaîssent à Grasse et qui m'a donné ces renseignements est citée par C. Seignolles dans "folklore de la Provence" 1963) Questionné sur le sexe de l'enfant, le père répondait avec orgueil : "es un enfant.." pour un garçon, et avec une pointe de dépit : "es uno fiho..." si c'était une fille ! (Grasse 06)
A la naissance la tradition voulait que des souhaits soient faits au bébé. Les premiers visiteurs présentaient - du pain (pan) - du sel (sau) - une allumette (brouqueto) - un oeuf (ioù) - du miel (mèu) en disant : Que siègue bon coume dou pan (qu'il soit bon comme du pan) Que siègue san coume la sau (qu'il soit sain comme le sel (symbole de santé) Que siègue dre coume uno brouqueto (qu'il soit droit comme une allumette) Que siègue plèn coume un ioù (qu'il soit plein comme un oeuf (comblé de biens matériels et spirituels) Que siègue dous coume lou mèu.(qu'il soit doux comme le miel) Cette coutume se pratiquerait encore chez quelques traditionnalistes du pays arlaten. A notre époque matérialiste, on offre des petits présents utiles.
La recette 
Les petits farcis provençaux il faut : 1 kg de courgettes rondes, 1 kg d'oignons blancs, 250 gr de petit salé, 200 g de jambon blanc dans l'épaule, 2 oeufs, un hachis d'ail et persil, du fromage râpé (sbrinz) pain trempé dans du lait, sel, poivre, chapelure et huile d'olive. Après avoir lavé et essuyé les courgettes, il faut couper la tige a ras. Couper les courgettes en deux, idem avec les oignons (dans le sens de la hauteur). Faire cuire avec de l'eau salée de 15 à 20 minutes. égoutter les légumes, évider le centre des courgettes, et faire des coquilles avec les oignons. Hacher le dedans des courgettes et les petites coquilles des oignons que l'on ne peut farcir. Hacher le petit salé, le jambon, ail, persil, pain trempé dans le lait, ajouter le fromage râpé, les oeufs, le sel et le poivre. Bien mélanger le tout, garnir les légumes de ce hachis, saupoudrer de chapelure, arroser d'un filet d'huile d'olive. Mettre a cuire a four doux pendant une heure. On peut aussi faire des tomates, des aubergines. Pour les tomates quelques grains de riz dans la moitié du fruit boira le liquide qui se dégage pendant la cuisson. Les farcis se mangent aussi bien chauds que froids. Ils sont encore meilleurs réchaufés. Le plat devient sublime avec une salade de mesclun à l'huile d'olive (mélange de jeunes pousses de salade : riquette, trévise, pissenlit..)
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