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Almanach des TRADITIONS | Juillet-août
Juillet-août
L'été est là avec sa chaleur, avec ses travaux des champs, moisson etc, ses grandes fêtes, la rareté de l'eau. De nos jours, c'est le temps des vacances. Autrefois c'était le temps des grands et durs travaux de l'aube à la nuit...Les jours étaient bien longs!
28 juin 2010 - Par Alan Salvat
prénoms provençaux du mois 
juillet - 2 : Martinien - Martinian 3 : Thomas - Toumas 9 : Amandine - Amelino 11 : Benoît - Benezet 12 : Olivier - Oulivié 18 : Frédéric - Frederi 21 : Victor - Vitour 25 : Jacques - Jaque ou Jaume "faire Jaque= s'enfuir" "faire lou Jaque=faire le nigaud"
août - 1 : Alphonse - Ahfos 8 : Dominique - Doumenge 10 : Laurent - Laurèns 13 : Hyppolite - Ipoulite 21 : Christophe - Cristou 24 : Barthélémy - Bartoumièu 28 : Augustin - Agustin
Nissard : les prénoms féminins se terminent en A, en Provençal le féminin est O
Les dictons 
"Au mes de juliet laisso toumba la fremo e lou caulet..." " Au mois de juillet laisse tomber la femme et le choux..." Ce sont là deux choses qui ne sont pas bonnes avec les chaleurs et gâtent les forces du travailleur!!!
De même on disait :" Au mes d'avoust, fremo retiras vous..." "au mois d'août, femmes retirez-vous..."
DICTON DE SAINT-ETIENNE-DE-TINEE 06 :
"Cu parlo darreïré,parlo qu'al cul " "Celui qui parle derrière, ne parle qu'au cul ""Il ne faut pas tenir compte des paroles dites dans le dos, qui manquent de franchise."
Pélerinage pour obtenir la pluie 
Dans tous les coins de Provence, l'été est une saison de sècheresse, même si le temps a tendance à se "dérègler". Les touristes y trouvent leur compte et bénissent ce ciel bleu profond et ce soleil de plomb symbole des vacances réussies...mais le paysan provençal, lui, voyait celà d'un autre oeil. Sècheresse = peu ou pas d'eau...d'ou beaucoup de travail pour pas grand résultat...irriguer par tous les moyens, tuyaux, citernes mobiles, voire seaux et arrosoirs...empêcher les cultures de brûler sur pied : foins et céréales... Pas de céréales, pas de pain...pas de fourrage, pas de nourriture pour les animaux d'ou privations pour l'hiver et nécessité de vendre à bas prix les têtes de bétail que l'on ne peut nourrir..
Le soleil étant trop fort, l'herbe restante est pauvre, rase comme de la paille, le bétail mange peu et mal, produira peu de lait, donc difficultés pour nourrir les petits...les bêtes seront maigres donc difficilement vendables en boucherie...quand à la qualité, n'en parlons pas. C'était une des raisons de la transhumance, ce rassembement de milliers de têtes que l'on menait par routes et chemins vers les alpages pour y trouver eau et herbe verte.
Autrefois dans la région grassoise on n'avait pour le ravitaillement en eau, que les puits (sans source) En juillet la sécheresse se faisait durement sentir. Aussi, le 7 juillet, les villages des alentours de Grasse allaient en procession solennelle à Notre-Dame-de Valcluse (où existe une source jaillissante qui ne tarit jamais). Il y a environs 18 km aller retour qui étaient effectués à pied, d'autres sources de renseignement parlent du pélerinage de début septembre ??...comme on peut le voir, la mémoire collective s'estompe déjà, et bientôt on ne connaîtra plus ni les faits ni les dates d'évènements... juillet ou septembre, peu importe, le problème de sécheresse l'été, était grave !
Un village, portait le Christ en croix, l'autre, une statue de la Madone. On dévalait les sentiers avec de gros souliers cloutés le long des pentes caillouteuses. De nombreux participants chantaient des cantiques. Si les chrétiens chantaient avec ferveur, des jeunes mécréants, malicieux chantaient en queue de procession, en parlant du Christ :
"Lou pourtan rrrraide, raide,raide, raide,
L'avès pas vautre raide coumo nautre."
(nous le portons raide, raide, raide, raide
Vous ne le portez pas aussi raide que nous!)
Chose peu croyable, huit fois sur dix, les pérégrinaires retournaient trempés jusqu'aux os . Les visages épuisés étaien tendus, mais ravis....
Il existait aussi un pélerinage à Notre-Dame-du-brusq, dans la plaine de Chateauneuf, cette chapelle existe depuis 1240, elle est en cours de restauration. De nombreuses personnes et personnalités se rendait à se pélerinage, armées de leur parapluie car il était de notoriété publique que la pluie tombait aprés les prières...
Il y avait dans cette chapelle une statue de Saint-Eigous (Saint-Aqueux) que l'on grattait pour guérir de la fièvre, devenue informe, la statue a été remplacée par une de Saint-Aygulfe dépourvue de vertues thérapeutiques.
d'aprés documents tirés de "le folklore de la Provence" de Claude Seignolle 1963
La cueillette du jasmin 
C'est en été que l'on effectue la cueillette du jasmin, le ramassage délicat de la fleur, au petit jour était effectué surtout par des femmes. Le ramassage tôt permettait de travailler plus longtemps dans une journée, mais aussi le jasmin ramassé au petit jour était alourdi de la rosée et de l'humidité de la nuit ; on comprend mieux lorsqu'on sait que le jasmin était pesé et comptabilisé par cueilleuse, panier par panier au fur et à mesure. Le pois de l'eau assurait une plus value sensible.
GRASSE est toujours reconnaissante au jasmin qui a fait sa réputation et sa fortune, on trouve encore de nos jours du côté de Plascassier ou de Pégomas et Opio des champs de Jasmin.
La jasminade 
La ville fête chaque année le premier week-end du mois d'août, la Jasminade, défilé fleuri avec la Reine du Jasmin élue la veille, dans les rues de la ville. C'est l'occasion de fêtes folkloriques. Un régal pour les yeux, les oreilles et l'odorat, car outre les odeurs de fleur, le public est arrosé par les pompiers d'une eau de jasmin du plus bel effet olfactif. Grasse cherche à renouer avec sa tradition et cherche à redévelopper ses champs de fleurs. Le jasmin originaire d'Inde a été implanté à Grasse au XVIIeme siècle. Cette petite fleur blanche au parfum si exceptionnel a participé d'une façon extraordinaire à l'evolution de notre ville. En 1946 une fête lui est dédiée : "la jasminade" cette fête prendra l'aspect actuel en 1948 avec corso fleuri, bataille de fleurs et feux d'artifices. Cette grande fête populaire réunissait à l'époque, producteurs de fleurs et grassois dans d'amicales joutes fleuries. Pour des raisons économiques le jasmin n'est plus utilisé sous sa forme fleurie, mais il est diffusé sous forme d'eau de parfum dont le public est douché...
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